Aménagement du territoire et urbanisme

L’extension du stade de Roland Garros est, cette fois-ci, bel et bien en marche ! Les recours des associations, dirigés contre les permis de construire accordés à la FFT, ont été rejetés ce jeudi 2 février 2017 par le Tribunal Administratif de Paris.

Pour rappel, le jardin botanique des Serres d’Auteuil, créé en 1761 et réaménagé autour de 1897 sur 7 hectares, abrite dans des jardins à la française et à l’anglaise, dans des serres historiques, des plantes rares en provenance du monde entier.

Le Collectif Auteuil les Princes (CAP), la SPPEF et l’association Vieilles Maisons Françaises, soutenus par France Nature Environnement Ile-de-France, se battent depuis près de cinq années pour gagner le match qui les oppose à la FFT d’une part, et à Mairie de Paris d’autre part. Objectif visé, empêcher la construction d’un stade de 5 000 places semi-enterré dans le jardin botanique entraînant la destruction de 5 serres « techniques » et 9 serres « chaudes ». Mais, sous prétexte des JO 2024, la FFT et la Ville de Paris ont foncé tête baissée sans prendre en considération les projets alternatifs proposés par les associations.

L’annonce est donc tombée ce jeudi, le permis de construire est accordé à la FFT dans le cadre du projet de modernisation/extension de Roland Garros.

les 9 chapelles des serres chaudes enfoncées dans la terre comme les serres chinoises

 

 

Pour aller plus loin...

Dossier JO Paris 2024 : Grande fête du sport ou miroir aux alouettes ?, Liaison n°175, Février - Mars 2017, pp.10-14.
Serres d'Auteuil, le "Notre-Dame-des-Landes" francilien ?, Liaison n°174, Décembre 2016 - Janvier 2017, p.5.
Le Conseil de Paris vote une nouvelle étude sur les projets d'extension de Roland-Garros, Liaison n°166, Avril - Mai 2015, p.3.
Des experts missionnés par le ministère de l'Ecologie confortent le projet de FNE-IDFE pour Roland-Garros, Liaison n°165, Février - Mars 2015, pp. 4-5.

 

 

Des centaines de végétaux et des serres de travail ont déjà été détruits pour une extension du stade de tennis Roland Garros.etat actuel fin 2016

L'audience de jugement au fond sur le bien-fondé des héritiers Formigé à défendre l'intégrité de l'œuvre architecturale et paysagère de leur ancêtre a conclu le 3 novembre dernier que les arrière-petites-filles de l'architecte n'avaient pas « qualité à agir ». Elles ont été condamnées à payer 40 000 euros de dédommagement, une somme ahurissante, du jamais vu!

Un passage en force très violent

Alors que les avocats de la Fédération Française de Tennis (FFT) ne cessent de dire dans leurs requêtes que l'œuvre de M. Formigé est respectée et qu'il n'y a pas atteinte à son intégrité et au droit moral de son créateur, les juges du TGI déclarent que « Formigé n'a pas fait œuvre de création relevant du droit moral » !

Venant après la douche froide du Conseil d'État du 3 octobre, le message est clair : Vous les citoyens de ce pays, comment osez-vous vous opposer aux géants que sont la FFT et la ville de Paris !

Cette longue série de combats pour la défense de la nature, du bois de Boulogne, et de la création architecturale n'est pas terminée, elle a connu des hauts et des bas, elle démontre le fossé qui se creuse entre les attentes de la population et la justice de ce pays.

Prendre au sérieux les projets alternatifs

A cela s'ajoute que cette extension n'est pas nécessaire pour les futurs jeux olympiques de 2024, que les fédérations de tennis régionales demandent la disposition d'un territoire bien plus ample, qui ne peut donc se créer sur le bois de Boulogne.

Cerise sur le gâteau, l'extension a minima est possible en couvrant l'autoroute de Normandie, comme cela a été fait par la couverture du périphérique pour le Parc des Princes.

La notion d'intérêt général dans notre pays a besoin d'être réformée afin de prendre en considération la somme des intérêts des individus touchés par un projet comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons. Depuis six ans que le combat associatif dure, il n'est pas près de s'arrêter !

C'est avec l'affaire du Triangle de Gonesse, le « Notre Dame des Landes » des Franciliens.

Le contexte pré-électoral est propice pour ne pas lâcher le morceau !

Paris Nature Environnement
FNE Ile-de-France