Aménagement du territoire
Aménagement du territoire et urbanisme
Aménagement du territoire et Urbanisme
Le « projet A104 » recalé par le Conseil d’orientation des infrastructures
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Dans le cadre des Assises de la mobilité, lancées par la ministre des Transports, à l’automne 2017, Philippe Duron, président du Conseil d’orientation des infrastructures, a présenté son rapport, le 31 janvier 2018.
Ce rapport s’intitule « Mobilités du quotidien : répondre aux urgences et préparer l’avenir ». Son but est de proposer, parmi les projets qui existent à travers le territoire, dans les domaines ferroviaire, routier, fluvial et portuaire, ceux qui sont prioritaires pour les dix ou vingt années à venir.
En ce qui concerne le projet autoroutier A 104 de prolongement de la Francilienne, en zones urbanisées, entre Méry-sur-Oise et Orgeval, la conclusion du rapport Duron propose :
- De ne pas réaliser le projet A104 avant 2038.
- De réexaminer l’opportunité de ce projet d’ici à 2030.
- D’approfondir, d’ici à 2030, les solutions alternatives d’amélioration du réseau structurant existant.
Par ailleurs, le Conseil considère, comme l’avait fait la Commission mobilité 21 en 2013, que le coût du projet est très élevé (projet estimé en 2006 à plus de 3 Md€, beaucoup plus aujourd’hui) et qu’il soulève des difficultés environnementales.
La position du COPRA 184
Rappelons que durant ces Assises de la mobilité, nous avons rencontré de nombreux élus pour leur présenter nos arguments et propositions et nous avons envoyé un dossier bien argumenté au Conseil d’orientation des infrastructures.
Nous constatons que le contenu de ce rapport va dans le sens des propositions que nous faisons depuis de nombreuses années avec nos adhérents et sympathisants, en réclamant :
- L’accélération du projet de Tram 13 Express (ex-TGO), entre Cergy et Versailles.
- Le développement des transports en commun innovants, en sites propres.
- L’intensification du report modal du routier sur le ferroviaire et le fluvial.
- L’amélioration de l’existant, en particulier de la RN 184, entre l’A 15 et Saint-Germain-en-Laye, avec une meilleure prise en compte de la protection des riverains, la mise en dénivelés de carrefours et la mise en place d’un échangeur RN 184/A 14 à l’entrée nord de la ville de Saint- Germain-en-Laye.
Cependant, il nous faut attendre la parution de l’avis définitif du gouvernement après examen de ce rapport en Conseil des ministres et vote au Parlement…
En attendant l’avis du gouvernement, nous restons très vigilants car, même si le projet A104 est reporté, le projet de pont d’Achères, entre Achères et Carrières-sous-Poissy, associé à la liaison RD 30/RD 190 est une épée de Damoclès au-dessus des populations.
En effet, cette infrastructure déclarée d’utilité publique par arrêté préfectoral du 8 février 2013, mais dont on ne connaît pas encore l’issue de tous les recours, serait une liaison à 2 x 2 voies, sans les protections inhérentes à une autoroute et servirait d’aspirateur à voitures et poids lourds, vis-à-vis de la circulation venant du Val-d’Oise, au nord et de l’A13 et RN 13, au sud.
Cette infrastructure relierait le pont d’Achères à celui de Triel et jouerait alors le rôle d’une autoroute « A104 bis » à forte circulation et sans aucune protection pour les riverains. Elle se substituerait à l’A104, à travers les Yvelines, ce qui serait catastrophique pour les habitants.
Christiane PARAVY
Présidente du COPRA 184
Pour en savoir plus sur le rapport
https://reporterre.net/IMG/pdf/2018.02.01_rapport_coi.pdf pages 102 et 103, paragraphe 6.40.
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AGRICULTURE ET ALIMENTATION
Un projet pour sauver les terres agricoles du triangle de Gonesse
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À l’heure où ces lignes sont écrites, les 700 ha de champs de céréales ont échappé à l’urbanisation, c’est un miracle d’autant que le secteur demeure menacé. Il est traversé par l’autoroute, bordé par des rocades, des entreprises logistiques, et les habitants des villes du secteur ont, en général, une opinion médiocre de villes qu’ils n’ont pas choisi d’habiter. Mais le béton n’a pas encore été déversé sur les champs et le projet EuropaCity qui « tire » le fil de cette urbanisation d’un âge préchangements climatiques est un bâtiment dédié aux loisirs et, dans les faits, le faux nez d’un hypermarché !
Pourquoi le projet Carma est-il différent ? D’abord, ses concepteurs sont une équipe de bénévoles issus des métiers de l’agriculture, de l’urbanisme et de l’architecture, de la distribution alimentaire, qui ont répondu à l’appel à projet de Paris Métropole (la structure d’aménagement du Grand Paris) demandant de l’innovation sur une minuscule parcelle de 15 ha. Le projet ensuite. Il propose la requalification en agriculture moderne des 700 ha pour créer des emplois intéressants, alimenter en bio les cantines des villes alentour et fournir des produits frais aux magasins locaux. De grandes villes comme Barcelone, Milan… l’ont fait. Ce lieu de production offrira aussi des paysages dans lesquels il fera bon se promener, car la ceinture verte créée par l’agroforesterie mixera arbres et céréales. Au cœur du projet, un Farm’lab, inspiré par celui de Colombes (92), une structure légère avec un centre de formation sur les métiers de l’agriculture et de la rénovation écologique en réseau (sur le modèle du pôle Abiosol qui accueille puis conseille celles et ceux intéressés à devenir paysans), un pôle sur la transition écologique pour enrichir les sols agricoles sans engrais chimique, fournir de l’énergie avec du compostage et la méthanisation des déchets des villes proches.
Du pain de Gonesse sera-t-il de nouveau vendu dans les boulangeries de la Plaine de France ? Carma a besoin que les décideurs prennent conscience que le Grand Paris ne peut en rester à des projets bétonneurs alors que de grandes métropoles agissent pour la transition.
Anne GELLÉ,
Administratrice de Terre de liens Ile-de-France
LE TRIANGLE, ZONE À DÉFENDRE
Le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG), opposé à EuropaCity, était, après Bures en 2016, l’invité d’honneur du rassemblement 2017 des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les 8 et 9 juillet. En mettant en avant d’autres luttes, le Collectif de NDDL montre bien sa volonté de coordination contre les projets inutiles, dangereux et dispendieux de l’argent public. La nécessité de se rassembler, de débattre, met en évidence une communauté de réflexion contre la consommation d’espaces naturels et agricoles pour des projets conçus à de seules fins financières. Les besoins fondamentaux, la sobriété, le respect de la santé, du climat et de la Terre ne sont jamais les objectifs ; ils n’apportent pas non plus les emplois miraculeux qui séduisent tant nos responsables. Le CPTG a pu, à l’ouverture, présenter la situation de cette lutte et animer deux débats – EuropaCity : quelles initiatives ? avec Carma et Sauvons les terres agricoles périurbaines avec Des terres, pas d'hyper. Le stand très fréquenté a permis de répondre aux demandes d’informations immédiates, d’évoquer les pressions liées au Grand Paris, à une urbanisation très centralisée et d’évoquer les initiatives à venir. Pour répondre à l’entêtement des porteurs du projet EuropaCity, le CPTG et la Convergence Alter EC appellent à la constitution de comités « Terres de Gonesse » dans le plus grand nombre de communes, d’intercommunalités ou d’arrondissements de Paris et à un rassemblement à Paris le 8 octobre après-midi.
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