Biodiversité

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PNR de la Brie et des deux Morin : le dossier enfin relancé par la Région ?
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Les personnes qui assistaient à la réunion, le 26 février dernier, du syndicat mixte d'étude et de préfiguration (SMEP) du parc naturel régional (PNR) Brie et deux Morin en ont été pour leurs frais : le dossier du projet de parc n'avait toujours pas été transmis au préfet de Région ! C'est le Conseil local de développement (CLD)* réuni le 16 mars qui a eu la primeur de l'information selon laquelle cela venait enfin d'être fait par la Région.

885 1Par sa délibération du 20 avril 2017, le SMEP répondait à l'avis d'opportunité rendu par le préfet de Région en novembre 2014 et affirmait son engagement, axé sur cinq orientations prioritaires, à poursuivre le projet de PNR. Il répondait aux réserves émises par l’État en redéfinissant le périmètre d'étude à 83 communes et en apportant des propositions précises aux questions soulevées.

L'ambition d'un territoire d'être « Une campagne remarquable en région capitale »

C'est avec stupeur que l'on apprenait, le 2 octobre 2017, que le dossier n'avait pas été transmis, comme attendu, par la Région Île-de-France au préfet de Région. Un courrier adressé immédiatement à la présidente de la Région Île-de France par le CLD lui exprimait son attachement à voir aboutir ce projet et lui demandait de poursuivre sans délai la procédure de création du PNR.

L'article additionnel 4 ajouté à la délibération du 23 novembre 2017 concernant les contrats de PNR nous informe que le Conseil régional Île-de France « soutient le projet de création du Parc naturel régional de la Brie et des Deux Morin et s’engage à accompagner les actions du syndicat mixte d’études et de préfiguration ».

Alors que l'on notait par ailleurs avec intérêt le lancement en 2017 d'une « nouvelle politique régionale pour le patrimoine » visant notamment la sauvegarde et la valorisation du patrimoine local, cela va cependant bientôt faire un an que le dossier est en dormance, et que nous n'avons pas connaissance des raisons du blocage. Il y a de quoi s'interroger quand on sait que, pendant longtemps, la Région a plutôt été un acteur moteur dans ce projet alors que l'on constatait une certaine réticence et frilosité des élus locaux !

Les associations qui réclament le statut de PNR pour les pays des Morin depuis 1993 sont persuadées que la concrétisation de ce cinquième PNR francilien, qui fait plus que jamais défaut à l'Île-de-France pour compléter sa couronne de parcs naturels, est indispensable non seulement pour les Seine-et-Marnais mais aussi tous les Franciliens. Avec les habitants du territoire - notamment ceux impliqués au sein du Conseil local de développement - elles espèrent que la Région va désormais s'empresser et s'impliquer pour défendre ce projet de territoire.

L'agenda prévisionnel annoncé par le SMEP en 2017 et d'ores et déjà bien compromis :
Fin 2017 : Avis d'opportunité du Ministère de l'Environnement
2018
 : Rédaction de la charte. L'objectif est d'être en mesure d'arrêter le projet en septembre 2018 pour le transmettre au Ministère de l'Environnement et autres instances
2019
 : Saisie de l'Autorité Environnementale, enquête publique
Fin 2020
 : Approbation de la charte par les collectivités, création du syndicat de gestion.

 

Jane BUISSON
Présidente de Nature Environnement Mortcerf
Administratrice de FNE Seine-et-Marne

*CLD : « Réunir des citoyens engagés et des acteurs de la vie économique et sociale pour participer à l'action publique et imaginer le PNR de demain, c'est le principe du conseil local de développement »

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Baignade au lac Daumesnil, une étrange conception de la biodiversité
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882 2La décision du 8 mars de reporter et, peut-être, d’abandonner définitivement le projet de baignade sur le site protégé du lac Daumesnil est une nouvelle inespérée. Il est vrai que la mobilisation citoyenne a été extrêmement vive et elle l’est encore, les communes limitrophes et plus lointaines étaient aussi montées au créneau, avec leurs maires parfois. De manifestations en réunions et pétitions (celle du Feu au lac a atteint les 15 000 signatures), une marée contestataire a pour ainsi dire noyé l’enquête publique sous les avis défavorables, du jamais vu ! Ce branle-bas face aux attaques environnementales dont Paris est victime devient de plus en plus marqué et organisé. La coordination des associations parisiennes prend de l’ampleur : FNE Paris y a sa part au côté d’A.R.B.R.E.S, SOS Paris, Paris Historique, Monts 14, La Plateforme des associations, la Coordination du bois de Boulogne, et tant d’autres… Ce front uni d’opposition a certainement contribué au retour à la raison des décideurs politiques en ces temps incertains de reconfiguration municipale.

Si l’idée d’une baignade naturelle est heureuse, le choix du site protégé de l’ile de Bercy, abritant ses oiseaux, paons, canards ordinaires et extraordinaires et arbres séculaires reste incompréhensible. L'ile de Bercy dite Ile aux oiseaux est jugée pourtant si exceptionnelle qu'elle bénéficie d'une double protection, au titre de la loi de 1930 concernant les sites classés et au titre de la protection, inscrite au PLU, sur les espaces boisés. Mais à quoi servent les protections, si cet écrin peut, au gré du vent municipal, devenir le berceau d'un véritable écocide ?

Nous passerons sur les problèmes insolubles de goulets d’étranglement, de sécurité, de congestion et de stationnement. En fait d'aménagement, temporaire et ultra light selon la Mairie, il s'agit d'un saccage patrimonial et environnemental en règle avec excavation du lac et bétonisation massive. Cerise sur le gâteau de la biodiversité, de multiples dispositifs d’effarouchement d’oiseaux et d’animaux seront de la partie !

Pour faire nager et barboter nos enfants, pourtant, bien d’autres lieux sont possibles. Aucune étude alternative n’était cependant mentionnée dans le résumé non technique de l’étude d’impact, alors que d’autres lieux de baignade peuvent être programmés au sein de la ZAC Bercy Charenton ou du Grand Paris. Comme dans le cas des serres d’Auteuil, les projets alternatifs raisonnables n’ont pas eu droit de cité ! Oui, la mairie a une tendance fâcheuse à préférer les écrins patrimoniaux pour y installer ses projets à médiatiser : une dérive que FNE Paris est décidée à ne pas laisser s’installer. Les espaces naturels parisiens ne sont pas des friches à construire, qui plus est, s’ils sont protégés !

La préservation et le développement de la biodiversité sont des questions trop cruciales et vitales pour être sacrifiées sur l’autel de la communication municipale.

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Christine NEDELEC
Présidente de FNE Paris
contact@fne-paris.fr