Biodiversité - Nature - Paysages
Biodiversité
BIODIVERSITÉ
La fouine et le renard,
coupables ou victimes?
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La fouine et le renard roux sont visés cette année par la Fédération des chasseurs pour figurer parmi les espèces piégeables, hors période de chasse, dans la petite couronne. France Nature Environnement Ile-de-France, siégeant à la commission décidant de ce classement, s’y oppose.
Cette année, la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage de Paris et de la petite couronne (CDCFS) tablera sur le classement ou non du renard roux et de la fouine en espèces susceptibles d’occasionner des dommages (ESOD). Pour obtenir ce titre, il faut que le coût des dommages liés à ces espèces soit chiffré à plus de 10 000 € sur trois ans et que les mesures de réduction ou d’évitement ne soient pas suffisantes pour contrer ces préjudices.
Selon les chasseurs, ce serait le cas pour le renard roux dans les départements du 92 et 94 et pour la fouine dans les départements du 92, 93 et 94. Le premier est accusé d’endommager le gazon et de dévorer les poules. La seconde s’attaquerait à l’isolation des habitations et rongerait les câbles des voitures. Au total, la Fédération de chasseurs de la Région a répertorié cinquante plaintes de 2018 à 2022 dans les trois départements concernés, qui, rappelons-le, abritent 4,655 millions de personnes. Au total, le montant des dégâts du renard roux et de la fouine serait respectivement de 42 000 € et de 368 000 €. Or, ces chiffres sont approximatifs ou surestimés, notamment pour le renard dans le 92. A la suite d’une remarque en ce sens de France Nature Environnement Ile-de-France, il ne peut donc plus être classé ESOD dans ce département.
Ces animaux nous rendent pourtant service
Si les dommages ont été approximativement chiffrés par la Fédération, les services que nous rendent ces espèces ne l’ont pas été. Pourtant, la fouine est un prédateur généraliste qui se nourrit de rongeurs tels que le rat noir et le surmulot. Cet allié des cultures le fut aussi dans les villes où il a été domestiqué jusqu’à la fin du Moyen Âge pour dératiser les entrepôts. Pour le renard, son rôle d’auxiliaire des cultures est plus que reconnu aujourd’hui, la régulation des rongeurs durant leur pic de population évite des dommages importants ou l’utilisation de produits chimiques. Le renard est aussi un agent sanitaire qui se nourrit de charognes, notamment sur les bords des routes qui, sans lui, entreraient en putréfaction.
Si l’utilitarisme n’est peut-être pas la meilleure approche pour justifier la préservation des espèces, cette démarche a la vertu de mettre en lumière la complexité de vivre avec les écosystèmes. Les espèces ne présentent pas que des avantages ou que des inconvénients, c’est bien souvent un peu des deux et cela nécessite de mieux connaître nos voisins non humains. Comprendre leur mode de vie est d’ailleurs le meilleur moyen de se prémunir de leur possible nuisance. Ainsi grillager les poulaillers, combler les trous des bâtiments pour empêcher la fouine de passer dans les murs ou diffuser très localement du répulsif sont des mesures plus bénéfiques que leur mise à mort pure et simple.
Xavier DWORNICZEK
Chargé de mission à FNE Ile-de-France
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Action collective pour la prévention de la Zone de Protection Naturelle Agricole et Forestière du plateau de Saclay
Le Collectif contre la ligne 18 organisera le vendredi 10 février 2023 une action pour la prévention de la Zone Naturelle Agricole et Forestière (ZPNAF) du plateau de Saclay.
La ZPNAF du plateau de Saclay s'étend sur 4115 hectares, dont 2469 ha de terres agricoles. C'est surtout le dernier refuge d'une biodiversité menacée par la bétonisation des sols, en constante augmentation en Île-de-France !
La ZPNAF souffrant d'un manque de précision de ses limites, elle se verrait amputée, à cause de l'enquête parcellaire, de nombreux hectares par le tracé de la ligne 18. Il est donc très clair que les conditions de l'enquête parcellaire ne sont pas réunies, notamment au vue du fait que la loi relative au Grand Paris de 2013 qui a établi la ZPNAF devait limiter l'impact de l'étalement urbain sur les terres fertiles de ce plateau.
C'est pourquoi le Collectif Contre la Ligne 18 et l'Artificialisation des Terres lance une action collective de traçage des limites de la zone protégée, ainsi que la remise d'un rapport d'alerte au Commissaire enquêteur pour revendiquer un certain nombre point, comme la suspension de l'enquête parcellaire en cours, une demande de bornage précis de la ZPNAF, la création d'un organisme indépendant chargé de veiller à l'intégrité de la ZPNAF, ainsi qu'un renforcement législatif l'a concernant.
Un rassemblement qui aura donc lieu le vendredi 10 février 2023 à partir de 15h au rond point de Villiers-le-Bâcle sur la RD36, aura au programme des prises de parole, la mise en place des limites, un départ vers la mairie de Villers-le-Bâcle à 16h30, la remise du rapport d'alerte à 17h, pour finir sur un moment de collation et musique à 18h.
Lien pour plus d'informations : Borne ta Zone – Non à la ligne 18 (nonalaligne18.fr)
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