TRANSPORTS
Comme à l'aéroport d'Amsterdam
le trafic aérien doit être limité à Roissy
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Les associations demandent le plafonnement de Roissy à 440 000 mouvements par an, comme cela a été décidé pour l’aéroport d’Amsterdam : une mesure nécessaire afin de protéger la santé des Franciliens, mais aussi le climat.
En juillet 2022, les Pays-Bas ont pris une décision historique : restreindre le trafic de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à 440 000 mouvements par an, soit 12 % en dessous du niveau de 2019, pour protéger les riverains exposés à des niveaux de bruit élevés délétères pour leur santé, mais aussi pour réduire la pollution atmosphérique et les émissions de CO2 engendrées par l’aéroport.
Sachant que l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle connaît un trafic similaire à celui de Schiphol (505 000 mouvements en 2019), une trentaine d’associations, dont FNE Ile-de-France, ADVOCNAR et le collectif Non au T4, a écrit à Élisabeth Borne pour demander que, à l’exemple de Schiphol, le trafic à Roissy soit plafonné à 440 000 mouvements par an. Parmi les signataires, on compte des associations locales, des organisations nationales ou internationales mobilisées sur l’aviation et le climat, mais aussi des scientifiques, des collectifs et syndicats de salariés de l’aéronautique.
Pollution sonore aérienne : notre santé est menacée !
Aujourd’hui, 1,9 million de Franciliens est exposé à un niveau de bruit dépassant les valeurs guides de l’OMS, et jusqu’à trois années de vie en bonne santé sont perdues sous les couloirs aériens de Roissy. Le grave impact sanitaire du bruit aérien est désormais démontré par l’étude épidémiologique DEBATS conduite à l’échelle nationale.
Le 9 décembre dernier, dans une tribune publiée par Le Monde, plus de cent vingt professionnels de santé ont alerté sur les impacts sanitaires du bruit aérien. Ils demandent que des mesures soient mises en place par les pouvoirs publics : plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) réellement efficaces avec l’instauration de plafonnements et de couvre-feux.
Réduire l’impact climatique de Roissy-CDG
Limiter Roissy à 440 000 mouvements par an serait également une étape importante dans la lutte contre le changement climatique. En effet, Roissy pèse pour près de 4 % des émissions de CO2 françaises, et beaucoup plus dès lors qu’on prend en compte la totalité des impacts climatiques de l’aviation ! Comme le soulignent le nouveau rapport du Haut Conseil pour le climat et le rapport de l’ADEME « Scénarios de transition écologique du secteur aérien », une réduction du trafic aérien national (et international) est nécessaire dès maintenant, car les progrès technologiques et les carburants alternatifs ne suffiront pas dans les délais requis. Cette réduction doit s’accompagner de mesures d’équité sociale et de préservation de l’emploi.Une délégation a été reçue le 9 janvier par la conseillère transport aérien auprès de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. Le dossier est maintenant entre les mains du ministère des Transports.
Françoise BROCHOT
Présidente de l’ADVOCNAR
advocnar.fr