SANTÉ - ENVIRONNEMENT
Priorité à la santé, à l'éducation et à la recherche
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FNE Ile-de-France souhaite que ces secteurs importants pour l’environnement, tant dans la prévention et la protection des maladies que dans la sensibilisation des jeunes à la nature et aux écosystèmes ainsi qu’au développement de nos connaissances, puissent bénéficier d’une meilleure attention de nos pouvoirs publics.
Le rôle de l’État est capital pour le financement de ces secteurs où notre pays connaît un retard de développement en comparaison des autres pays de l’OCDE. C’est pourquoi, à l’occasion des élections législatives, FNE Ile-de-France présente ses propositions en direction des futurs parlementaires franciliens.
LA SANTÉ
Moins d’hôpitaux, moins de soignants
Même si nos voisins européens envient notre système de santé, par ailleurs très lourd en termes de dépenses, la baisse du nombre de lits est continue depuis plus de quarante ans et les hôpitaux ferment suivant l’idée contestée que la médecine ambulatoire peut remplacer l’hospitalisation. La pandémie a mis l’accent sur les conséquences néfastes de cette évolution.
Ainsi, à Paris, les hôpitaux Boucicaut, Laennec, Claude-Bernard, Broussais, Val-de-Grâce, Hôtel-Dieu et bientôt Bichat et Beaujon (92) disparaissent pour la création d’un mégahôpital à Saint-Ouen avec perte de 300 lits. A Saint-Denis, l’hôpital privé Delafontaine est en difficulté, à Garches (92), Raymond-Poincaré fermera en 2024. Émile-Roux est en reconstruction en Val-de-Marne et ferme 150 lits sur 390. A Versailles, Richaud est transformé en logements ; une fermeture partielle concerne les hôpitaux de Melun, Fontainebleau et Montereau en Seine-et-Marne.
Près de 50 % des soignants sont proches de la retraite et bien que l’Ile-de-France soit mieux dotée que bien d’autres régions françaises, beaucoup de patients peinent à trouver un médecin référent car l’institution d’un numerus clausus des formations médicales a réduit fortement le nombre de médecins formés pendant quarante ans. La réforme Mattei a supprimé la permanence des soins –gardes de nuit, de week-end et pratiquement la fin des visites à domicile –, ce qui encombre les urgences des hôpitaux.
Enfin, la tarification à l’acte des soins médicaux a donné la prééminence à la partie administrative sur la partie soignante.
LES ATTENTES DE FNE ILE-DE-FRANCE
Revaloriser les métiers du soin et revoir la gouvernance hospitalière
FNE Ile-de-France propose d’agir simultanément dans plusieurs directions car faire une grande loi de santé prendra du temps. Davantage de médecins et d’infirmiers pour 1 000 habitants, des soignants se déplaçant à domicile et une gestion administrative partagée. La formation médicale vient d’être « reboostée », mais il faudra plus de dix ans pour en voir les résultats.
Il nous faut attirer les jeunes vers les fonctions soignantes par une meilleure rémunération, moduler la gouvernance administrative en instaurant comme guide le rapport coût/bénéfice de toutes ses décisions, ne pas fermer des hôpitaux si les patients doivent avoir un temps de parcours important pénalisant en termes de risques sanitaires, créer davantage de centres hospitaliers universitaires pour la formation des soignants, développer la médecine préventive et la recherche médicale…
L'ÉDUCATION
Concentration excessive et inégalités sociales
L’OCDE identifie les deux plus grands défauts du système éducatif français : les inégalités sociales et la trop faible reconnaissance des personnels éducatifs. Les élèves issus des milieux défavorisés sont cinq fois plus nombreux que ceux des milieux favorisés à ne pas atteindre le niveau minimal de lecture.
Par ailleurs, le salaire moyen des enseignants est inférieur de 18 % à la moyenne OCDE et les temps de cours pour les enseignants de primaire sont de 30 % supérieurs comparés à ceux des enseignants du secondaire.
La place des mathématiques, une discipline où la recherche française a toujours brillé, ne cesse de diminuer suite aux dernières réformes. L’orientation prématurée des élèves fait perdre un potentiel important d’ouverture d’esprit.
50 % des étudiants en classe préparatoire aux grandes écoles viennent des classes économiques supérieures ou de familles d’enseignants, 7 % sont enfants d’ouvriers.
La région Ile-de-France concentre près de 20 % des effectifs scolaires français (Versailles 9,5 %, Créteil 7,5 %, Paris 2,6 %) et 27 % des étudiants. L’hétérogénéité est, en outre, forte entre le centre de Paris et les quartiers défavorisés de Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise ou de Seine-et-Marne. Les grands lycées parisiens sélectionnent les meilleurs élèves en vue des concours d’accès aux grandes écoles, pratiquement toutes situées dans la région capitale.
LES ATTENTES DE FNE ILE-DE-FRANCE
Renforcer attractivité et rémunération du métier d’enseignant
Il y a trop de réformes en matière d’enseignement en France, qui descend dans le classement des pays de l’OCDE. La commission Villani a fait, récemment, une série de propositions pour tenter de sortir de cette spirale décliniste. Redonner sa place emblématique à l’enseignant dans la société en améliorant l’attractivité de la carrière d’enseignant par une meilleure formation initiale et continue et une rémunération de cadre, réduire les inégalités dans la composition des classes par plus de mixité et un soutien spécifique aux élèves en difficulté, rattacher les formations supérieures aux universités pour réduire les inégalités sociales.
LA RECHERCHE
En déclin
La recherche française subit un long déclin depuis de nombreuses années alors que, en 1970, elle était dans les quatre pays les plus productifs. Avec 2,2 % de son PIB consacré à la R&D, la France est loin d’atteindre les 3 % demandés par l’UE.
Les raisons sont multiples : trop de programmes de recherche fondamentale, des difficultés de financement des projets – le crédit impôt-recherche de 6,5 milliards d’euros est mal utilisé et peu contrôlé –, des salaires indignes d’un grand pays (on retrouve là la même vision administrative que pour l’éducation et la santé car le salaire d’un jeune chercheur à l’embauche est 63 % du salaire des chercheurs des pays de l’OCDE).
En Ile-de-France, la recherche est surreprésentée avec 41,1 % des chercheurs français, 40 300 à l’université et dans les établissements publics scientifiques et techniques (EPST) et 85 271 dans le secteur privé. Seize universités, des centaines de laboratoires CNRS, INSERM, CEA insérés dans les universités, plus d’une centaine de grandes écoles d’ingénieurs qui accueillent ensemble plus de 30 000 doctorants, dont environ 3 500 acquièrent le grade de docteur chaque année. Mais, faute de débouchés, la fuite des cerveaux à l’étranger s’accélère (deux sur trois des docteurs diplômés).
LES ATTENTES DE FNE ILE-DE-FRANCE
Augmenter les crédits
FNE Ile-de-France insiste sur la nécessité d’augmenter fortement les crédits de recherche notamment R& D et ceux des laboratoires, de financer les programmes prioritaires à Paris et dans les Régions, sur la longue durée, d’accroître le nombre de chercheurs à temps plein à l’université et dans les EPST, de transférer le crédit impôt-recherche vers la recherche publique et d’atteindre les 3 % du PIB pour les recherches publiques et privées.
Michel RIOTTOT
Président d’honneur de FNE Ile-de-France – Dr.Sc.