ZOOM SUR FONTENAY-AUX-ROSES
Les lois Grenelle II, Grand Paris, Alur, Métropole… ont toutes comme finalité l’augmentation de la construction de logements pour résoudre la crise des mal-logés, la croissance naturelle de la population et l’accueil des nouveaux arrivants. Dans l’espoir de réduire les déplacements entre le logement et le travail, ces lois permettent de densifier autour des gares dans un rayon de 500 m. Tout est pratiquement permis : élimination des espaces verts et des espaces boisés classés, immeubles dans les zones pavillonnaires, etc.
Fontenay-aux-Roses, traversée par la coulée verte du Sud parisien, pour partie par la via Turonensis qui conduisait les pèlerins à SaintJacques-de-Compostelle, compte aujourd’hui 10 400 logements sur 251 hectares pour 23 000 habitants, soit une densité moyenne deux fois plus faible que Paris. Mais sa desserte en transports n’est pas celle de Paris : seul le quartier Pervenches-Val Content, au nord, est connecté au métro via le tram T6. Les autres sont reliés au RER B. Cette ligne qui traverse l’Île-de-France du sud au nord, de Saint-Rémylès-Chevreuse à Roissy, est la deuxième ligne de RER en termes de fréquentation, avec près de 900 000 voyageurs/jour et 570 trains par 24 heures. Cerise sur le gâteau : deux embranchements, l’un au sud vers Robinson et l’autre au nord vers Mitry-Claye, divisent la disponibilité des rames. Cette ligne est déjà très saturée et, malgré cela, toutes les municipalités veulent densifier autour des gares !
Dans le périmètre de 500 m autour de la station RER de Fontenay, les zones denses sont l’ancienne école normale supérieure et une résidence universitaire, la chapelle Sainte Rita et ses logements étudiants, la clinique Alliance, l’université Paris XI au sud, l’école de la Roue, la cité Scarron et surtout la cité des Paradis qui comprend 833 logements.
Dans le PLU d’avril 2017, la démolition-reconstruction de la cité des Paradis est prévue pour 800 logements neufs auxquels s’ajouteront 600 logements en accession à la propriété. Les espaces classés boisés ont été l’un supprimé pour densifier et l’autre réduit pour construire un premier immeuble de 40 logements en plus.
La densité de cette cité qui borde le RER B serait telle qu’un accès direct aux quais serait envisagé ; or les conditions de transport sur la ligne RER B sont déjà l’objet de nombreuses insatisfactions de la part des usagers.
Qui peut croire que l’augmentation du nombre d’habitations, et donc du nombre d’habitants, sera sans conséquence sur les conditions de transport des usagers du RER B déjà très perturbées ? Ce constat a déjà été formulé auprès du commissaire enquêteur lors des enquêtes publiques sur le SDRIF.
Monique LECANTE
Présidente de l’association RER Lombart Potiers, gare du RER,
avec Claudie RAT et Jean-Jacques MARIE.