L’avenir du centre de traitement des déchets d’Ivry-sur-Seine/Paris XIII pose plusieurs questions dont les réponses conditionnent le choix des installations.
La vocation du Syctom est-elle de traiter des déchets ou de produire de la chaleur pour le CPCU ?
Le Syctom est un important fournisseur du CPCU en énergie thermique. La production du syndicat couvre environ 50% des besoins énergétiques du chauffage urbain de la région parisienne. Cet apport d’énergie par traitement thermique des déchets ménagers, permet de ne pas bruler des produits pétroliers. Une économie importante vis-à-vis du développement durable.
Toutefois cette énergie « fatale » du traitement thermique des déchets est engagée dans des besoins à long terme qui sont, en partie, contradictoires avec les politiques de réduction des déchets. Localement l’équipement doit fournir pendant 30 à 40 ans l’énergie thermique nécessaire pour alimenter le chauffage de 100 000 logements. Pour satisfaire ce besoin, il est indispensable d’importer 110 000T de FCR en provenance des usines de Romainville/Blanc Mesnil et une moindre extraction de fraction fermentiscible sur le site d’Ivry.
Il est nécessaire d’encourager la réduction des déchets dans la région parisienne conformément aux dispositions du PREDMA. Dans le cas de l’utilisation de l’énergie thermique dans un réseau de chaleur, il est nécessaire, pour maintenir une cohérence avec les objectifs du PREDMA, que la quantité de chaleur fournie au réseau diminue. C’est possible en mettant en place un plan d’amélioration de l’habitat pour obtenir des logements Haute Performance Energétique au même rythme que la diminution quantitative des déchets résiduels à incinérer.
Pourquoi produire 25% de plus de chaleur pour la même quantité de logements ?
La comparaison des quantités de chaleur vendues au CPCU entre l’état 2008 et l’état futur conduit à faire un constat sur la performance des nouvelles générations d’incinérateurs qui produisent environ 50% de vapeur en plus à PCI constant.
Situation actuelle 960 000MWh de vapeur pour 100 000 logements en brulant 670 000T OMR
Situation imposée au projet 1 230 212MWh pour 100 000 logements en brulant 350 000t FCR
Cette augmentation de tonnage de vapeur à destination du réseau de chaleur annonce-t-elle la fermeture de l’usine CPCU d’Issy vers 2017 (date de mise en service de la nouvelle unité d’incinération du Syctom) ?
Pourquoi la quantité de déchets diminue moins vite que les prévisions du PREDMA ?
Cette position conservatrice est-elle guidée par une différence entre les objectifs de la collecte et ceux du traitement. Un investissement pour 30 à 40ans est amorti sur une longue durée. La facture du citoyen est en grande partie basée sur un tarif à la tonne traitée. Dans les dispositions du Grenelle, la mise en place d’une redevance incitative devrait diminuer les quantités collectées donc envoyer moins de déchets au traitement ce qui risque d’augmenter le tarif car l’amortissement des équipements se fera sur une plus faible quantité.
Une fois ces questions posées, pour les trois projets, le procédé de séparation mécanique d’une partie de la fraction fermentiscible est très consommateur d’énergie électrique. De plus ces systèmes ne garantissent pas une qualité régulière du produit en entrée de méthanisation donc en sortie d’un compost normé.
C’est donc aux collecteurs d’agir pour assurer la collecte séparée des fermentiscibles qui parait une voie plus sure, il reste 13 ans pour habituer les citoyens.
Faire attention aux projets de collecte avec des équipements fixes peuvant rendre plus difficile les évolutions.
Comment tenir compte de ces deux mouvements antagonistes pour assurer une bonne qualité du traitement et préserver une juste valorisation des efforts de prévention et de tri du citoyen. ?
Un rapprochement plus fort entre la collecte et le traitement n’est-il pas une voie indispensable. ?