TRANSPORTS ET MOBILITÉ DURABLE
Saint-Rémy-lès-Chevreuse, l’extension de la gare contestée
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La RATP prévoit d’augmenter de 62 % le parc de stockage actuel de ses trains en plein cœur de ville. Riverains et associations montent au créneau.
On vient à Saint-Rémy en RER, mais on se retrouve vite en pleine nature : espaces agricoles et boisés, réserve naturelle de biodiversité… Problème : cet environnement se trouve menacé. La gare terminus sud de la ligne du RER B fait, en effet, l’objet d’un vaste programme de réaménagement.La RATP et le STIF prévoient de rajouter cinq nouvelles voies de garage, en plus des huit déjà présentes. La première phase de travaux (prolongement d’une voie existante et création d’un poste de signalisation) a été lancée durant l’été 2016 sans étude d’impact. La seconde phase devrait démarrer en 2019.
Dix associations mobilisées
De nombreux riverains, inquiets des répercussions du projet, se sont regroupés en 2015 au sein du collectif Pôle Gare Saint-Rémy, qui fédère sept associations saint-rémoises et trois régionales – association des usagers du RER B (COURB), Union des amis du parc naturel régional (UAP) et Mieux se déplacer à bicyclette. Dès le début, le groupe d’action a souhaité, dans un esprit de dialogue, faire entendre ses préoccupations. Les trains seront stockés de nuit, avec toutes les nuisances associées (bruit, vibrations, éclairage…). S’appuyant sur des expertises reconnues (voir encadré), il estime que ces voies auraient été plus judicieusement placées sur le site de Massy-Palaiseau, loin de toutes zones habitées, à proximité des ateliers de maintenance et du tronçon central de la ligne, comme cela était initialement prévu dans le schéma directeur du RER B en 2013.
Mais, le 22 mars dernier, le STIF a pris sa décision : Massy aura une autre vocation, celle d’accueillir les travaux pour la ligne 18. « La priorité de la Région est désormais clairement passée du RER B au Grand Paris Express », regrette le collectif, qui dénonce l’impact environnemental désastreux du projet : « La gare d’entrée du parc naturel de Chevreuse sera transformée en véritable annexe industrielle de Massy. » Surtout, la vie des usagers n’en sera pas améliorée, souligne Marie-Hélène Wittersheim, présidente du COURB : « Créer ces voies de garage en terminus, alors que les problèmes du RER B se situent généralement en milieu de ligne, est aberrant ».
Le collectif Pôle gare Saint-Rémy n’entend donc pas céder et a décidé d’engager une bataille juridique. Il annonce également qu’il ne participera pas aux ateliers de concertation sur les aménagements paysagers prochainement organisés par le STIF et la RATP.
Cécile COUTURIER
Rail Concept, qui a realisé, en décembre 2015, une contre-expertise à la demande de la ville de Saint-Rémy, souligne le peu de pertinence de ces choix et s’étonne que la RATP ne mentionne plus les 22 voies de garages à Massy qui figuraient dans le schéma directeur de 2013.
L’Autorité environnementale a rendu, le 21 décembre 2016, un avis réservé sur la phase 2 du projet : « L’absence de vision globale ne permet pas d’apprécier la pertinence des choix retenus pour les projets de Robinson et de Saint-Rémy et si des solutions alternatives pouvaient être étudiées sur d’autres sites. »
Pour en savoir plus : www.polegaresaintremy.fr
©COURB