AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME
Que gagne-t-on au jeu de la concertation dans les ZAC parisiennes ?
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Les associations ont-elles intérêt à jouer le jeu de la concertation institutionnelle ? Parviennent-elles à se faire entendre dans les instances mises en place par les maîtres d’ouvrage ? Lors de la rencontre organisée, le 15 mai, par FNE Paris, l’ADA 13, association pour le développement et l’aménagement du 13e et ASA PNE, association pour le suivi de l’aménagement Paris Nord-Est, ont apporté leur témoignage sur la concertation dans les ZAC du 13e et du 18e arrondissement de Paris.

896 1A Paris Rive Gauche, la ZAC de 200 ha le long de la Seine, d’Austerlitz au périphérique a vu le jour en 1990. Après une période d’opposition et de recours, les associations ont saisi la phase de l’enquête publique pour mettre en évidence les carences de la consultation de la population. En 1997, la mairie de Paris et l’aménageur, la SEMAPA, ont mis en place un dispositif de concertation permanente qui réunit maitres d’ouvrage, partenaires institutionnels, SNCF, Port autonome de Paris, BNF, Université Paris 7, associations et conseils de quartier ainsi qu’un garant et des personnalités qualifiées. Financé par le maître d’ouvrage, le dispositif bénéficie d’un local, d’un permanent, de moyens pour des études alternatives, de réunions plénières et de groupes de travail.

Renforcer la participation des habitants à la concertation

A mi-parcours, le bilan est nuancé pour Françoise Samain : « des avancées sont proposées par les associations pour rééquilibrer logements/bureaux, développer des locaux pour les petits entreprises, participer aux jurys de concours d’architecture et de marchés d’études. Nous avons réussi à sauvegarder et reconvertir des bâtiments industriels » comme les Frigos et la halle Freyssinet. Un constat : « La nécessité de renforcer le travail en direction des habitants pour accroître leur participation à la concertation, en amont des nouveaux projets. »

A Paris Nord Est, c’est autour du projet de la ZAC Pajol (18e) dans les années 2000 que l’association ASA PNE a vu le jour. Elle est devenue un partenaire incontournable de la concertation pour la ZAC de 200 ha de la Villette à la Chapelle, élargie à 600 ha en 2013 sur les 10e et 19e arrondissements avec des gros enjeux en termes de requalification urbaine et de transports. Selon Olivier Ansart, d’ASA PNE,« L’important est d’intervenir le plus en amont possible pour obtenir des réorientations du programme, défendre la place des espaces verts, la mixité sociale.. » Les garants de la concertation sont utiles mais ils sont souvent « juge et partie ». Le secteur de Chapelle Charbon, Chapelle international et Ordener-Poissonniers concentre actuellement les actions d’ASA PNE.

Sur Paris Nord-Est, c’est ASA PNE qui a proposé une charte de la concertation validée ensuite par la ville. Le caractère volontaire et non obligatoire de la concertation est plus marqué : ateliers participatifs, réunions publiques, promenades urbaines avec une place importante à la communication numérique.

Pour les associations, le tempo reste toujours le même : gagner sa place à partir d’une action initiale de revendication de participation des habitants, puis élaborer des contre-propositions, inscrire la concertation dans la durée, et obtenir des réorientations programmatiques au coup par coup.

Des leçons à tirer pour les associations dans les futures ZAC en gestation, notamment du côté de Bercy-Charenton !

Muriel MARTIN-DUPRAY, FNE Paris
fne-paris.fr

Françoise SAMAIN, ADA 13
ada13.org

 Olivier ANSART, ASA PNE
asa-pne.over-blog.com

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