TRANSPORTS ET MOBILITÉ DURABLE
On veut à nouveau terrasser Le Nôtre !
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Un projet démesuré vient de défigurer la perspective du château de Saint-Germain-en-Laye. Il s’agit de l’un des plus graves scandales patrimoniaux de ces trente dernières années, mais aussi d’un gâchis d’argent public.
Le patrimoine de Saint-Germain-en-Laye est riche du fait de son histoire : le château, où de nombreux rois ont résidé, le Domaine national, la forêt, la Grande Terrasse et l’avenue des Loges créées par Le Nôtre, grand jardinier du roi Louis XIV.
La forêt domaniale a été séparée du parc du château de Saint- Germain, en 1964, pour être confiée à l’ONF et ne bénéficie pas du régime de « forêt de protection », qui « interdit tout changement d’affectation ou tout mode d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements » (article L. 141-2 du Code forestier), comme Fontainebleau. Le maire s’étant opposé, il y a quelques années, au classement de la forêt alors que l’instruction était en cours (à l’initiative des associations, Ensemble pour l’environnement de Saint-Germain-en-Laye et de sa région (EPESG) et des Amis de la forêt).
Le projet de réouverture de la TGO (tangentielle ouest) devait permettre d’aller de Versailles (finalement Saint-Cyr) vers Cergy. Il a été découpé de façon surprenante en deux phases : phase une de Saint-Cyr à Saint-Germain, puis phase deux de Saint-Germain Grande Ceinture à Achères.
Cela a permis à la mairie de convaincre le Syndicat des transports d’IDF (STIF) d’ajouter une « virgule » pour relier la gare Saint-Germain Grande Ceinture à la gare Saint-Germain RER A alors que la phase deux permet de trouver le RER A ou le RER E à Poissy ou à Achères.
Les deux gares Saint-Germain Grande Ceinture et Saint-Germain RER A sont distantes de 1,8 km, le tracé choisi traverse la forêt sur 3,6 km au lieu d’un tracé urbain. Ce n’est pas un tramway, mais un tram-train, un équipement lourd et surdimensionné. Les deux voies ferrées de l’avenue des Loges seront entourées de grillages (pour éviter les collisions avec le gibier), et des caténaires défigureraient la magnifique perspective.
Au total, ce projet absurde, coûteux et destructeur n’est pas justifié. Pendant la première semaine des vacances de février, un défrichement important de plusieurs hectares a eu lieu à proximité du château et avenue des Loges…
Il faut éviter que les voies ferrées ne soient installées
Des alternatives à la « virgule » sont possibles, plus respectueuses du patrimoine, de l’environnement, de nos finances et pouvant desservir au plus près les habitants : bus électriques ou navettes (demain autonomes) utilisant les routes existantes. Cette « virgule » est une atteinte à l’un des espaces verts le plus facilement accessible par le RER pour les Franciliens, au moment où le conseil régional annonce un « plan vert pour l’Ile-de-France ».
Devant l’obstination des décideurs locaux, régionaux et nationaux, seule la signature d’une pétition et la médiatisation du dossier pourraient permettre de stopper la construction de cette « virgule » d’un coût excessif tant pour la construction que pour l’exploitation. L’État vient de se désengager financièrement de ce dossier.
L’EPESG a conduit le combat victorieux dans les années 1990 pour mieux insérer la A14 afin de préserver cette même forêt et la Grande Terrasse de Le Nôtre, en obtenant du président de la République un passage en souterrain. Elle est soutenue par plusieurs associations nationales dont la Société de protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF). Aucune n’a obtenu depuis plusieurs mois la moindre réponse ou rendez-vous de la région.
Association EPESG
Ensemble pour l’environnement de Saint-Germain-en-Laye et de sa région