AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Non à la transformation de la gare du Nord
en mégacentre commercial !
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Après l’abandon par le gouvernement d’Europacity, c’est un autre projet aberrant, celui de la transformation de la gare du Nord, première gare d’Europe, qui mobilise les opposants : riverains, associations, usagers des transports et commerçants.
FNE Paris appuie ce mouvement et appelle à la vigilance et à l’action collective.
Pierre Dac le disait déjà avec la finesse qui le caractérise : « Au train où vont les choses, les choses où vont les trains cesseront bientôt d’être des gares. »
Il y a deux ans est apparu le projet pharaonique de transformation de la gare du Nord conçu par la SNCF et la filiale Ceetrus du groupe Auchan – cette même filiale qui était le moteur du projet Europacity.
Il confond modernisation nécessaire de la gare – en raison de l’augmentation du trafic – avec une opération de promotion immobilière et commerciale sans rapport immédiat avec la fonction initiale d’une gare et ses relations avec les quartiers environnants.
Estimé à 600 millions d’euros, le projet serait piloté par le biais d’une société d’économie mixte « à opération particulière » (SEMO) qui a choisi, pour le réaliser, le groupe Ceetrus détenant 64 % du capital. Sont prévus 50 000 m² de surfaces construites, dont un centre commercial de 20 000 m² et des bureaux, des équipements sportifs et de loisirs.
La SNCF a déposé le permis de construire en novembre, une enquête publique est ouverte du 20 novembre 2019 au 8 janvier 2020, en pleine trêve des confiseurs.
Une opposition des experts et de la société civile
Dès le début, ce projet a suscité de vives réactions des habitants des quartiers concernés, des associations et de certains candidats aux prochaines municipales.
L’affaire est enfin arrivée sur la place publique dans les médias mettant en évidence l’absurdité du projet : Patrick Braouzec, président de Plaine commune, déclarait : « La gare du Nord, je n’achète pas », une tribune d’architectes de renom a fait grand bruit dans le Monde du 3 septembre 2019.
Très coûteux, le projet est une grave erreur urbaine dans un quartier où d’autres projets, sur l’hôpital Lariboisière notamment, renforceront la densification et vont générer de fortes nuisances pendant une longue période de travaux.
C’est une offense pour les usagers des transports obligés d’allonger considérablement leur temps d’accès aux trains en traversant des espaces commerciaux qui concurrenceraient des commerces existants à Paris et en banlieue.
Inacceptable sur le plan architectural et patrimonial, le projet traduit aussi une accélération de la privatisation de nos biens communs.
Revenant sur sa position initiale, la Mairie de Paris a fait connaître, le 1er octobre, haut et fort dans une tribune publiée dans le Monde son opposition à ce projet que la SNCF souhaite livrer pour les JO de 2024.
Le préfet de région Ile-de-France a mis d’accord la SNCF et la Ville de Paris : un groupe d’experts missionnés par la ville de Paris a remis des propositions d’amélioration du projet le 19 décembre.
Dès novembre, FNE Paris et nombre d’associations*, en lien avec les syndicats, se sont réunis pour faire valoir dans le cadre de l’enquête publique les critiques et les propositions de la société civile**. Un collectif est né : « Retrouvons le nord pour la gare du Nord ». À suivre !
Le bureau de FNE Paris
fne.paris.fr
*FNE Paris, Rue de l’Avenir, Comité des habitants gare du Nord-La Chapelle, Sites et Monuments, ASA Paris Nord-Est, Cavé Goutte d’Or, ADA 13, FNE Ile-de-France, Environnement 93, CGT Transports …
** voir le site contact@retrouvonslenord.fr