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Les effets pervers de la mondialisation, en matière d’indépendance et d'empreinte écologique, sont de plus en plus évidents.Afin d'y remédier, l'économie circulaire et la réindustrialisation responsable doivent être mises en œuvre dans le schéma directeur.

 

 

La crise Covid et la guerre en Ukraine nous ont fait prendre conscience des faiblesses de notre pays pour fournir des marchandises indispensables comme les masques, les médicaments, les semi-conducteurs…et maintenant l’énergie ou les aliments pour le bétail.

Un constat d'échec
La France, depuis 1970, a divisé par trois ses capacités productrices et bien évidemment ses emplois industriels. Selon le Haut-Commissariat au Plan, sur 9 000 produits du quotidien (fruits, légumes, vêtements, électroménagers, équipements professionnels), les deux tiers, soit 266 milliards d'euros contribuent au déficit commercial. De nombreux travaux ont mis en évidence que, sans industrie et sans artisanat, la région capitale se dessèche et devient plus dépendante des échanges mondiaux ; elle perd ainsi son autonomie et de sa capacité de rayonnement propre ; elle se banalise. La part de l’industrie ne représente plus que 10 % du PIB français contre 22 % en Allemagne et 17 % en Italie.

De plus, il faut savoir que la moitié de notre empreinte carbone vient de l'importation de biens de consommation produits en Asie ou en Europe de l'Est à partir du charbon. Le déficit économique industriel vient surtout de nos échanges avec les pays de l’Union européenne, nos produits restant trop dans la gamme moyenne. La réindustrialisation, dans le respect des normes environnementales européennes, avec un mixte énergétique très bas carbone, est donc un vrai enjeu.

LES ATTENTES DE FNE ILE-DE-FRANCE
Repartir sur de nouvelles bases

Réduire notre dépendance et la gabegie énergétique peut prendre différentes formes. En Île-de-France cela doit d'abord se traduire en termes d'économie circulaire. Il importe, d'abord, d'intensifier les usages. Les voitures individuelles, par exemple, qui passent 90 % du temps au garage gagnent à être partagées.
Il faut, ensuite, valoriser le réemploi. Le « seconde main » est un modèle vertueux. Il faut, enfin, industrialiser le recyclage de façon que les déchets des uns deviennent la matière première des autres. Pour cela, il est nécessaire de dédier du foncier à cet usage, y compris dans les villes denses.Bien sûr, nous aurons toujours besoin de produire de nouveaux biens. Plutôt que d'acheter en Asie des produits peu chers, peu fiables et peu écologiques, prenons le parti de fabriquer nous-mêmes des produits durables et de mutualiser leurs usages.

2050 se construit aujourd'hui
Il est heureux que l'économie circulaire ait été mise en avant comme un axe essentiel du Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) en cours de révision. Encore faut-il que ce principe soit réellement pris en compte.

Un schéma directeur est un document de planification majeur qui s'impose à tous les autres, même les plans locaux d'urbanisme (PLU) y sont soumis. C'est donc maintenant qu'il faut décider, ensemble, de l'aménagement du territoire pour les trente prochaines années, maintenant qu'il faut dimensionner la réindustrialisation de la Région.

FNE Ile-de-France portera dans ce débat la vision d'une éco-région qui va au fond des choses.
Nous défendrons la réindustrialisation raisonnée fondée sur l'économie circulaire, mais aussi l'
urbanisme circulaire qui sanctuarise les espaces de nature pour reconstruire la ville sur la ville.

Luc BLANCHARD
Coprésident de FNE Ile-de-France

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