AGRICULTURE ET ALIMENTATION
À la ferme Sainte-Colombe
on en fait tout un fromage
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Alors qu’elle se trouve à Saint-Mars-Vieux-Maisons (77), au cœur de la Brie laitière, la ferme Sainte-Colombe est, en 1980 une ferme 100 % céréalière. Progressivement, le propriétaire-agriculteur de l’époque la fait évoluer en passant à l’agriculture de conservation des sols puis en la convertissant à l’agriculture biologique en 1998 et enfin, en 2002, il fait un choix radical et passe à l’élevage extensif en faisant venir du Jura 25 vaches laitières Montbéliardes, à une époque où la plupart arrêtent l’élevage. Il produit du lait, dont une partie est transformée en fromage à la ferme.
A son départ en 2017, Nicolas Grymonprez qui travaillait jusque-là dans la ferme de son père et son épouse Camille, éducatrice s’occupant de personnes souffrant de handicap mental, saisissent l’opportunité de racheter la ferme et de prendre en fermage les 136 ha attenants.
Éleveur de vaches laitières/producteur de fromages bio
Les 35 vaches sont au pré pendant dix mois de l’année, on les fait tourner sur des petites parcelles de façon à ménager la terre et à optimiser la repousse. On commence à les rentrer la nuit vers le mois d’octobre et ce n’est que pendant deux mois, entre fin décembre et fin février, qu’elles restent complètement à l’étable. La ferme est complètement autosuffisante pour l’alimentation, les 100 ha de prairies et 30 ha de céréales (rotation sur cinq ans) permettent de nourrir le troupeau toute l’année.
Toute la production de lait est transformée dans la fromagerie où sont fabriqués leur produit phare, le brie de Coulommiers au lait cru, ainsi que de la tomme, du fromage double-crème briard, du brie noir, du fromage blanc, des palets frais. Les fromages de Brie constituent un véritable patrimoine gastronomique et un élément d’identité encore fortement attaché au territoire de la Brie laitière.
Le circuit-court
La ferme dispose d'une boutique pour la vente directe, une autre partie des fromages est vendue pour affinage à la réputée Maison Ganot (Jouarre) qui les écoule sur les marchés et les foires gastronomiques de la région. Camille livre aussi ses produits dans des restaurants parisiens.
Par ailleurs elle est membre « La Brie des Champs » rassemblant des jeunes agriculteurs, éleveurs et transformateurs de la région de la Ferté-Gaucher (77) désireux de faire connaître leurs produits en organisant des marchés dans leurs fermes.
La ferme Sainte-Colombe envisage désormais de planter des arbres sur certaines parcelles de pré et a passé une annonce proposant du terrain à un maraîcher.
Jane BUISSON
Secrétaire générale de FNE Ile-de-France
L’élevage en Ile-de-France
Le potentiel agronomique des terres franciliennes explique qu’historiquement l’élevage n’a jamais été dominant en Île-de-France. Cela n’a pas empêché le fort déclin, depuis les années 1970 de l’élevage au profit des grandes cultures[1]. De ce fait, cette activité est devenue un enjeu régional de même que, plus largement, la sauvegarde d’une agriculture diversifiée et de productions spécialisées (maraîchage, arboriculture, horticulture, petit élevage). De plus, l’uniformisation des systèmes de productions entraîne l’appauvrissement des habitats, la banalisation des paysages, par conséquent, maintenir l’élevage participe à la diversité paysagère régionale et à la préservation des milieux prairiaux et de leur biodiversité.
Pour soutenir les filières franciliennes d’élevage, le Conseil régional Île-de-France porte et finance le Plan d’avenir pour l'élevage francilien. Des marques on également été créées pour identifier l’origine francilienne des productions et garantir le respect d’un cahier des charges rigoureux, notamment en matière de pratiques d’élevage et de respect de l’environnement : « Produit en Île-de-France », l’«Agneau des Bergers d’Île-de-France», «Nos Bovins d’Île-de-France».
Cheptel en 2019 |
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(têtes) |
Seine-et-Marne |
Yvelines |
Essonne |
Val d’Oise |
Île-de-France (*) |
Bovins |
15 182 |
6 541 |
398 |
3 025 |
25 170 |
Ovins |
6 023 |
2 266 |
752 |
1 663 |
10 713 |
Caprins |
614 |
994 |
168 |
375 |
2 157 |
Porcins |
5 799 |
221 |
2 |
1 307 |
7 331 |
Source : Agreste Île-de-France – Mémento 2020
(*) Y compris Paris et la petite couronne
Production de lait de vache en 2019 |
||
Île-de-France |
dont Seine-et-Marne |
|
Lait liquide (1000 l) |
43 000 |
29 500 |
Fromages (tonnes) |
3 735 |
3 015 |
Source : Agreste Île-de-France – Mémento 2020
[1]Exception à la règle, la filière équine, essentiellement en rapport avec le secteur des loisirs. A signaler le développement récent de l’éco-pâturage, consistant à installer des animaux herbivores, en particulier des moutons, sur des espaces naturels ou espaces verts appartenant à des collectivités, entreprises ou particuliers, afin de les entretenir.